Les règles de la rupture conventionnelle : Comment la mettre en place et éviter les contentieux ?

La rupture conventionnelle est un dispositif qui permet à un employeur et à un salarié de mettre fin à un contrat de travail d’un commun accord. Si cette procédure semble simple, elle doit néanmoins respecter des règles précises pour éviter tout contentieux. Cet article vous présente les étapes clés pour mettre en place une rupture conventionnelle dans le respect des dispositions légales.

1. Préparer la rupture conventionnelle

Pour entamer une rupture conventionnelle, il est nécessaire que l’employeur et le salarié soient tous deux d’accord sur ce mode de rupture du contrat de travail. Cette volonté commune doit être expresse et sans équivoque. Il est recommandé d’évoquer cette possibilité lors d’un entretien préalable, au cours duquel les parties pourront échanger sur les motivations et les conditions de la rupture.

Il convient également de vérifier l’éligibilité du salarié à la rupture conventionnelle : celle-ci n’est pas applicable aux contrats à durée déterminée (CDD), aux contrats d’apprentissage ou de professionnalisation, ni aux salariés protégés (délégués syndicaux, membres du comité social et économique…) sans une autorisation spécifique de l’inspection du travail.

2. Négocier les conditions de la rupture

Une fois l’accord des deux parties établi, il est important de négocier les conditions de la rupture conventionnelle. Le principal point à aborder est l’indemnité de rupture, qui ne peut être inférieure à l’indemnité légale de licenciement. Il est possible de convenir d’une indemnité supérieure, en fonction des attentes du salarié et des moyens de l’employeur.

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D’autres éléments peuvent également être négociés, tels que le préavis (qui peut être effectué ou non), la date de départ du salarié, ou encore les conditions de réalisation d’un bilan de compétences ou d’une formation pour faciliter le retour à l’emploi.

3. Rédiger la convention de rupture

Lorsque les conditions de la rupture ont été négociées, il convient de rédiger une convention de rupture, qui formalise les engagements pris par les parties. Ce document doit mentionner les informations suivantes :

  • les coordonnées des parties (employeur et salarié) ;
  • la date envisagée pour la fin du contrat ;
  • l’indemnité de rupture convenue ;
  • les modalités du préavis (s’il est effectué) ;
  • toute autre condition particulière (formation, bilan de compétences…) ;
  • la mention des délais et voies de recours.

Cette convention doit être signée par les deux parties, en deux exemplaires : un pour le salarié et un pour l’employeur.

4. Respecter le délai de rétractation

Après la signature de la convention, les parties disposent d’un délai de rétractation de 15 jours calendaires pour revenir sur leur décision. Ce délai court à compter du lendemain de la signature. Durant cette période, chaque partie peut se rétracter sans avoir à justifier sa décision, par lettre recommandée avec accusé de réception ou remise en main propre contre décharge.

5. Homologation par l’autorité compétente

Une fois le délai de rétractation écoulé, l’employeur doit adresser la convention de rupture à l’autorité compétente (la Direccte pour les entreprises privées, l’autorité territoriale pour les agents non titulaires des collectivités territoriales) pour homologation. Cette demande doit être effectuée dans les 15 jours suivant la fin du délai de rétractation.

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L’autorité dispose alors d’un délai d’instruction de 15 jours ouvrables pour vérifier la régularité de la procédure et s’assurer que les droits des parties ont été respectés. Si aucune réponse n’est donnée dans ce délai, l’homologation est considérée comme accordée.

6. Gérer les suites de la rupture conventionnelle

Une fois l’homologation obtenue, le contrat prend fin à la date convenue dans la convention. Le salarié perçoit son indemnité de rupture et peut bénéficier des allocations chômage s’il remplit les conditions d’ouverture des droits.

Il est important de veiller à respecter l’ensemble des règles énoncées ci-dessus pour éviter tout contentieux et assurer une rupture conventionnelle dans les meilleures conditions. En cas de difficultés, n’hésitez pas à faire appel aux conseils d’un avocat spécialisé en droit du travail.

En résumé, la mise en place d’une rupture conventionnelle nécessite de suivre un processus précis, incluant la préparation, la négociation des conditions, la rédaction de la convention, le respect du délai de rétractation et l’homologation par l’autorité compétente. Le respect scrupuleux de ces étapes permet d’éviter les contentieux et d’assurer une rupture conventionnelle sereine pour les deux parties.